hôpitaux du Sénégal: sécurité et prévention des risques par Mamadou Mansour Diouf Médecin Réanimateur

sécurité-et-de-prévention-des-risques-par-Mamadou-Mansour-Diouf-Médecin-Réanimateur

Lieux d’accueil constamment ouverts, les hôpitaux et les cliniques peuvent devenir des espaces de tension et de nervosité, notamment lorsque le temps d’attente s’avère très important, que des patients et leurs proches se trouvent dans un état de grande anxiété, ou plus simplement lorsque certains individus manifestent un manque de courtoisie, d’éducation, et de savoir-vivre.

Le Sénégal demeure le seul pays au monde où l’on retrouve des lits fixes (domestiques) dans des hôpitaux, cliniques et autres postes de santé. Alors que dans les normes, une structure hospitalière doit se doter de lits à roulettes.

La sécurité hospitalière de façon générale comporte plusieurs volets :

  • Prévention et gestion des risques associés aux soins en unités de soins
  • Sûreté : sécurité des biens et des personnes y compris vis-à-vis de la malveillance et de l’agressivité de certains usagers
  • Et surtout Sécurité incendie

Nous nous intéressons particulièrement à ce dernier point qui fait l’actualité avec l’incendie du service de néonatalogie de l’hôpital de Tivaouane et son lot de catastrophes.

Au Sénégal, hormis l’hôpital Principal de Dakar, aucun je dis bien aucun hôpital n’est doté d’un service de sécurité incendie en bonne et due forme. La sécurité hospitalière ne saurait se résumer à deux pelés et trois tondus de gardiens habillés en tenue kaki et qui filtrent les entrées au portail.

C’est à ne rien comprendre à l’obligation de prévention et de gestion des risques dans tout ERP (Établissement Recevant du Public) notamment du risque incendie. Je vous invite à méditer l’exemple de l’hôpital Principal pour vous rendre compte de la gravité de la situation de nos hôpitaux en matière de sécurité et de prévention des risques.

A lire aussi : Comment préserver la sécurité des établissements de santé ?

Hôpital Principal de Dakar, un exemple et une référence !

La cellule sécurité incendie mise en place en 2002 est chargée de :

  • la prévention et la prévision des risques liés à l’incendie
  • l’assistance et le secours des victimes en cas d’incendie.

Placée sous les ordres d’un officier chef de service, elle est dirigée par un sous-officier supérieur de la Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers ayant sous ses ordres 06 agents répartis en 03 équipes pour assurer la permanence du service 24h/24.

Variant Delta-Voyants rouges au Sénégal

La cellule est dotée de matériels et d’équipements adaptés :

  • 05 bouches d’incendie
  • 106 extincteurs répartis dans les services selon le risque
  • 220 m de tuyaux
  • 03 lances à main
  • des équipements d’alarme et d’alerte
  • des matériels et outils divers.

Pour maintenir le personnel opérationnel, des exercices de manœuvres d’extinction et de sauvetage sont fréquemment réalisés. Des cours en formation sur l’utilisation de l’extincteur sont dispensés à l’ensemble du personnel tous les ans.

A titre d’exemple au courant de l’année 2020 les interventions et activités suivantes ont été effectuées par la cellule sécurité incendie de l’hôpital principal :

  • 24 assistances à victimes
  • 28 opérations d’épuisement
  • 05 extinctions d’incendie.

Sérieusement, vous avez vu en dehors de l’hôpital Principal de Dakar un seul hôpital ou structure sanitaire dans tout le Sénégal avec une unité de sécurité incendie aux normes comme celle-ci ?

Bilahi Walahi Talahi… si jamais un incendie se déclarait dans un des grands hôpitaux de Dakar, vous vous rendriez compte qu’aucun de ces hôpitaux n’est à l’abri et vous auriez un aperçu sur la bombe à retardement qui couve sous la cendre.

Par ailleurs, permettez-moi de déplorer que le Sénégal demeure le seul pays au monde où l’on retrouve des lits fixes (domestiques) dans des hôpitaux, cliniques et autres postes de santé. Alors que dans les normes, une structure hospitalière doit se doter de lits à roulettes. Des lits standard liés notamment au confort du patient et du personnel soignant, ainsi qu’aux facilités de transport, à la sécurité etc. Et en cas d’évacuation, lors d’un incendie par exemple, les secouristes peuvent très rapidement sortir ou projeter les malades sur lit à roulettes vers l’extérieur.

A lire aussi : Comment puis-je savoir si je souffre d’hypertension oculaire ?

Rappels…

Le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public dispose entre autres :

  • Article U 43 : « …la surveillance des bâtiments doit être assurée : par des employés spécialement désignés et entraînés à la mise en œuvre des moyens de secours dans les établissements de deuxième catégorie… ». « …le nombre de ces personnes devra être, en permanence, d’un minimum de trois. L’employé chargé de surveiller le système de sécurité incendie devra être titulaire du diplôme d’agent de sécurité incendie….»
  • Article U 47 : « tout le personnel de l’établissement doit être mis en garde contre les dangers que présente un incendie dans un hôpital, être formé à l’exécution de consignes très précises en vue de limiter l’action du feu et d’assurer le transfert horizontal ou l’évacuation et doit être entraîné à la manœuvre des moyens d’extinction»
  • Article U 48 : « des consignes, affichées bien en évidence, doivent indiquer la conduite à tenir par les occupants en cas d’incendie. »

Le service de sécurité incendie est d’une importance primordiale dans les hôpitaux et cliniques. Il doit notamment intégrer le fait qu’il sera très difficile de faire déplacer ou évacuer certains patients hospitalisés lorsqu’ils sont dépendants de matériels spécifiques.

Il est à souligner que le service de sécurité incendie n’a pas à prendre en charge la sûreté de l’établissement, mais uniquement sa sécurité incendie. La sûreté doit être prise en charge par une équipe d’agents de sécurité distincte de l’équipe incendie. Ce n’est malheureusement pas le cas dans beaucoup d’hôpitaux, dans lesquels les agents de sécurité incendie sont appelés en renfort dès qu’un patient ou un visiteur devient agressif.
Par Mamadou Mansour Diouf  – Médecin Réanimateur

hôpitaux du Sénégal: sécurité et prévention des risques par Mamadou Mansour Diouf Médecin Réanimateur

Chacun a un rôle à jouer

Nous pouvons tous contribuer à améliorer les soins de santé en situation d’urgence. Tous les membres de la communauté doivent apporter leur appui pour rendre les hôpitaux plus sûrs. Les partenariats entre différents secteurs (y compris les services d’urgence) sont indispensables pour garantir que les établissements de santé reçoivent une attention prioritaire quand survient une situation d’urgence, par exemple en préservant l’approvisionnement en eau ou en sécurisant l’accès aux hôpitaux et aux autres centres de santé.

A lire aussi : « Depuis ma ménopause, je ressens des douleurs lors des rapports sexuels », Mariama, 54 ans

Des organismes professionnels encouragent les innovations et les projets qui rendent les établissements plus sûrs et plus fonctionnels dans les situations d’urgence. Mais on peut faire davantage. Il faut prendre d’urgence des mesures pour empêcher des décès et des souffrances qui auraient pu être évités quand les hôpitaux sont défaillants pendant les situations d’urgence.
Voici ce que vous pouvez faire pour commencer à assurer la sécurité des hôpitaux dans ces moments-là.

sante-senegal.com – le guide d’information de santé et prévention
Apprécier, partager, tenir compte de l’environnement avant d’imprimer cet e-mail !

Related posts

2 Thoughts to “hôpitaux du Sénégal: sécurité et prévention des risques par Mamadou Mansour Diouf Médecin Réanimateur”

  1. houston car buyers

    This is a topic that is close to my heart…
    Thank you! Exactly where are your contact details though?

  2. Twicsy

    It’s actually a nice and useful piece of information. I’m
    glad that you simply shared this helpful information with us.

    Please keep us informed like this. Thanks for sharing.

Comments are closed.