Vitamine D, la superstar contre les maladies

Vitamine D, la superstar contre les maladies

La vitamine D est connue depuis très longtemps pour son implication dans la minéralisation osseuse et la prévention du rachitisme. Mais depuis une dizaine d’années, les études ont décuplé, suggérant un rôle de cette vitamine dans une multitude de maladies. Il faut dire que cette vitamine exerce une activité hormonale dans la plupart des tissus et des cellules de l’organisme. En quoi cette vitamine est-elle si importante et quelles sont ses réelles implications ?

La vitamine D : une superstar
Tout le monde en parle et dans le cadre de très nombreux sujets. Au rythme des publications scientifiques montrant son intérêt fondamental pour la santé, cette vitamine est devenue une superstar.

La vitamine du soleil : cette vitamine est la seule que l’organisme fabrique lui-même, les autres étant toutes exclusivement apportées par l’alimentation. Elle est synthétisée au niveau de notre peau (à partir d’un dérivé du cholestérol) sous l’effet des UVB. Autrement dit, sans soleil, pas de vitamine D, ce qui explique pourquoi de nombreuses personnes sont carencées en cette vitamine D, particulièrement en hiver dans les grandes métropoles, et les personnes âgées qui sortent peu.

Une activité hormonale : transportée via la circulation sanguine, stockée (dans les muscles et les graisses) et transformée (par le foie et dans les reins) la vitamine D est aussi connue sous sa forme la plus active, le calcitriol, qui agit comme une hormone au niveau des organes et des cellules, participant notamment à la synthèse de nombreuses protéines via la stimulation des gènes.

Les grands rôles de la vitamine D
Indispensable pour les os
Rappelons que la vitamine D a été découverte à cause du rachitisme, une maladie caractérisée par la déformation des os qui est due à une carence en vitamine D. Cette vitamine D favorise l’absorption au niveau des intestins des minéraux indispensables à l’os : le calcium, le phosphore et le magnésium. En stimulant la fabrication de protéines, la vitamine D régule aussi leur fixation dans les os. En plus du calcium, la vitamine D est donc indispensable à la construction de notre squelette et à la prévention de l’ostéoporose.

Elle est doublement essentielle dans la prévention des chutes car au niveau des muscles, elle augmente la force musculaire.

Potentiel anti-cancer
Les liens entre cancer et vitamine D ont été médiatisés par le Dr David Servan-Schreiber. Il faut dire que les études associant carence en vitamine D et survenue ou gravité du cancer, ou inversement des taux de cancer bas dans les régions les plus ensoleillées sont très nombreuses. Cette relation entre statut vitaminique bas et risque accru de cancer a été la plus étudiée concernant le cancer du sein, de la prostate et du côlon.

Ce lien de cause à effet fait cependant débat et il reste à prouver qu’une complémentation en vitamine D diminue effectivement le risque de cancer, de récidives ou la mortalité.

Pouvoir anti-infectieux
La vitamine D est indispensable pour activer le système immunitaire, lequel fabrique les cellules de l’immunité chargées de tuer les bactéries et les virus. C’est ainsi que grippes, rhumes et toute autre infection (cutanée, bucco-dentaire…) sont plus fréquents chez les personnes ayant un statut en vitamine D bas.

Prévention des maladies auto-immunes
Via l’activation du système immunitaire, la vitamine D régule l’inflammation en produisant des substances immunitaires anti-inflammatoires. Cette vitamine intervient ainsi dans la prévention des grandes maladies dites auto-immunes : diabète de type 1, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, eczéma atopique, psoriasis, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, sida… Selon les études, les risques de ces maladies auto-immunes sont accrus chez les personnes carencées en vitamine D, vivant dans des pays peu ensoleillés ou inversement moindres chez les personnes supplémentées en cette vitamine.

Antidépresseur
La vitamine D intervient dans la dépression saisonnière qui se manifeste lorsque la luminosité baisse en hiver. Mais la vitamine D agit aussi probablement via des récepteurs présents dans le cerveau, des interactions avec les neurotransmetteurs et leur production. Il a été montré qu’une supplémentation en vitamine D améliore l’humeur.

Prévention des maladies cardiovasculaires
Les cellules du cœur et des vaisseaux possèdent des récepteurs à la vitamine D. Cette vitamine est impliquée dans la production de rénine, une hormone qui agit sur la tension artérielle. Elle favorise la contraction des cellules du cœur et diminue l’athérosclérose.

Rôle protecteur sur les reins et le foie
Elle exerce aussi un effet protecteur sur les reins, lesquels remplissent mieux leur rôle : épurer les produits toxiques. Il en est de même au niveau du foie.

Fertilité
La vitamine D intervient dans la reproduction : des récepteurs sont présents au niveau des spermatozoïdes et du placenta chez la femme enceinte. Un taux satisfaisant en vitamine D a été globalement associé à moins de troubles menstruels, un meilleur succès des fécondations in vitro et à des grossesses moins à risque (pré éclampsie, toxémie gravidique, contractions extra-utérines).

Mais aussi…

  • La vitamine D intervient dans la différenciation cellulaire du cerveau du fœtus (observations chez l’animal).
  • Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson, de diabète de type 2 ou d’obésité ont souvent des taux bas de vitamine D.
  • Cette vitamine aurait aussi une implication dans l’autisme et préviendrait la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

Veillez à des taux suffisants en vitamine D
Pour conclure, il y a des récepteurs à la vitamine D partout dans l’organisme, indiquant que cette vitamine peut agir potentiellement sur tout organe et sur toute fonction.

On peut donc logiquement en déduire qu’il est important de veiller à avoir des taux suffisants en vitamine D tout au long de sa vie pour se protéger des maladies et se maintenir en vie. La meilleure façon d’y parvenir est de s’exposer au soleil tous les jours une quinzaine de minutes, sans faire rougir sa peau.

En revanche, la question de la complémentation systématiquement en prévention reste en suspens. Au cas par cas, en fonction des antécédents, des risques et de l’état de santé de chacun, une complémentation peut être discutée avec son médecin.

Enfin, reste la question du dosage de la vitamine D

Faut-il faire doser sa vitamine D ?
Dosage sanguin de la vitamine D : savoir si l’on est ou non carencé en vitamine D repose sur un simple dosage sanguin.


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Étant donné le formidable potentiel de cette vitamine, les prescriptions ont augmenté de 250 % entre 2007 et 2009. Inquiètes, les spécialistes de santé ont procédé à une réévaluation de l’utilité de ce dosage et sont parvenues à la conclusion suivante : très peu de situations justifient un tel dosage pour prévenir, suivre ou traiter des maladies éventuelles associées.

Autrement dit, doser la vitamine D ne présente aucune utilité dans les cas suivants :
chute(s), troubles des performances cognitives ou fonctionnelles, cancer colorectal, cancer du sein, cancer de la prostate,
hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, allergie, maladies auto-immunes, diabète de type 2, maladie rénale chronique, grossesse, maladies infectieuses, etc.

Et même chez les personnes à risque de fracture, les études sont jugées encore trop peu étayées pour recommander le dosage systématique chez les personnes âgées.
Source : Dr Brigitte Houssin, « Vitamine D mode d’emploi », Editions Thierry Souccar.

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