La deuxième réunion du Comité d’urgence convoquée par le Directeur général de l’OMS au titre du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) pour examiner la flambée due au nouveau coronavirus 2019 en République populaire de Chine, qui a donné lieu à des exportations dans d’autres pays, s’est tenue le jeudi 30 janvier 2020, de 13 h 30 à 18 h 35 heure de Genève (HEC). Le Comité a pour rôle de donner son avis au Directeur général qui prend la décision finale sur la question de savoir si la flambée épidémique constitue ou non une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Des représentants du Ministère de la santé de la République populaire de Chine ont fait rapport sur la situation actuelle et les mesures de santé publique qui ont été prises. On dénombre actuellement 7711 cas confirmés et 12167 cas suspects à travers le pays. Parmi les cas confirmés, 1370 sont des cas graves et 170 sont décédés. 124 personnes se sont rétablies et ont quitté l’hôpital.
Le Secrétariat de l’OMS a présenté une vue d’ensemble de la situation dans les autres pays. On dénombre actuellement 83 cas dans 18 pays. Parmi eux, seuls 7 ne se sont pas rendus en Chine. Une transmission interhumaine a été constatée dans 3 pays autres que la Chine. Un de ces cas est un cas grave ; il n’y a eu aucun décès.
Le Comité a salué le leadership et l’engagement politique au plus haut niveau du Gouvernement chinois, son engagement en faveur de la transparence et les efforts déployés pour enquêter sur la flambée en cours et l’endiguer. La Chine a rapidement identifié le virus et communiqué sa séquence, de sorte que d’autres pays puissent le diagnostiquer rapidement et se protéger, ce qui a permis de mettre rapidement au point des outils de diagnostic.
Le pays a pris des mesures très fortes, notamment des échanges quotidiens avec l’OMS et des approches multisectorielles complètes pour éviter que le virus continue de se propager. Il a également pris des mesures de santé publique dans d’autres villes et provinces, mène actuellement des études sur la gravité et la transmissibilité du virus, et partage des données et du matériel biologique. Le pays est également convenu de collaborer avec d’autres pays qui ont besoin de son appui. Les mesures prises par la Chine sont bonnes non seulement pour ce pays, mais aussi pour le reste du monde.
Le Comité a également reconnu qu’il subsiste encore de nombreuses inconnues, que des cas ont désormais été signalés dans cinq Régions de l’OMS en un mois et qu’il y a eu une transmission interhumaine à l’extérieur de Wuhan et à l’extérieur même de la Chine.
Le Comité est d’avis qu’il est encore possible d’interrompre la propagation du virus, pour autant que les pays prennent des mesures fortes pour détecter rapidement la maladie, isoler et traiter les cas, rechercher les contacts et réduire les contacts sociaux dans une mesure adaptée au risque. Il est important de noter que les objectifs stratégiques aussi bien que les mesures de prévention et de réduction de la propagation de l’infection devront être adaptés à l’évolution de la situation. Le Comité est convenu que la flambée épidémique remplit désormais les critères d’une urgence de santé publique de portée internationale USPPI et a proposé que les conseils suivants soient communiqués en tant que recommandations temporaires.
À l’intention de tous les pays
On peut s’attendre dans n’importe quel pays à l’apparition de nouveaux cas exportés de Chine. Par conséquent, tous les pays doivent être prêts à prendre des mesures pour endiguer l’épidémie, notamment par une surveillance active, un dépistage précoce, l’isolement et la prise en charge des cas, la recherche des contacts et la prévention de la poursuite de la propagation de l’infection par le 2019-nCoV, et à communiquer l’ensemble des données à l’OMS. Des conseils techniques sont disponibles sur le site Web de l’OMS.
Il est rappelé aux pays qu’ils sont légalement tenus de partager les informations avec l’OMS en vertu du RSI.
Toute infection par le 2019-nCoV détectée chez un animal doit être notifiée à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) comme maladie émergente. Les informations relatives à l’espèce et aux tests de diagnostic, ainsi que les informations épidémiologiques pertinentes doivent aussi être communiquées.
Mortelle parfois, la pneumonie doit être prise très au sérieux
Les pays doivent prêter une attention particulière à la réduction de l’infection chez l’homme, à la prévention de la transmission secondaire et de la propagation internationale, et s’attacher à contribuer à la riposte internationale moyennant des efforts multisectoriels de communication et de collaboration et une participation active à l’amélioration des connaissances sur le virus et la maladie, ainsi qu’aux progrès de la recherche.
Sur la base des informations actuellement disponibles, le Comité ne recommande pas de restreindre les voyages ou les échanges commerciaux.
Les pays doivent informer l’OMS de toute mesure prise en matière de voyage, comme l’exige le RSI. Les pays sont mis en garde contre les mesures qui favorisent la stigmatisation ou la discrimination, conformément aux principes de l’article 3 du RSI (2005).
Il faut apporter un soutien aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour leur permettre de riposter à cet événement, ainsi que pour faciliter l’accès aux produits de diagnostic, aux vaccins potentiels et aux produits thérapeutiques.
Chargé de communication OMS
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