EPISTAXIS (saignements de nez)

EPISTAXIS-sante-senegal

Les saignements de nez sont souvent impressionnants. La plupart semblent plus graves qu’ils ne le sont en réalité et presque tous peuvent être maîtrisés par des mesures simples.

Dans certains cas cependant, un saignement de nez peut être grave ou être le signe d’une maladie sous-jacente connue ou pas encore diagnostiquée (par exemple : hypertension artérielle, anomalies de la coagulation sanguine, tumeur bénigne ou maligne).

Symptômes
Les symptômes sont :

  • le plus souvent : un écoulement de sang par une seule narine
  • parfois : un écoulement de sang en arrière, dans la gorge ou un écoulement de sang par les deux narines à la fois (et en arrière, dans la gorge).

Causes
Un saignement de nez est le plus souvent la conséquence d’une irritation ou d’une sécheresse de la muqueuse nasale. Celle-ci est une fine membrane qui tapisse les cavités nasales et contient de très nombreux petits vaisseaux sanguins fragiles, notamment au niveau de la paroi séparant les deux narines (septum). Les mouvements d’air (surtout lorsque ce dernier est froid et sec) liés à la respiration peuvent dessécher et irriter la muqueuse. Il se forme alors des croûtes et un saignement peut survenir si ces croûtes sont arrachées (par frottement, grattage, éternuements ou mouchage énergique).

Facteurs de risque
Les situations ou gestes suivants favorisent les saignements de nez :

  • le fait de se moucher violement ou de se gratter l’intérieur du nez
  • les éternuements répétés
  • l’air très froid et/ou très sec
  • certains irritants chimiques (par exemple, fumée du tabac)
  • la rhinite allergique
  • les coups sur le nez, parfois responsables de fractures
  • l’introduction d’objets ou la présence de corps étrangers dans le nez (petits enfants)
  • les suites d’un traumatisme opératoire (chirurgie du nez ou des sinus)
  • les infections touchant les voies respiratoires supérieures (rhinosinusite, grippe, scarlatine, rougeole, typhoïde)
  • l’utilisation exagérée ou prolongée d’un décongestionnant nasal (gouttes ou spray)
  • la prise d’acide acétylsalicylique (Aspirine) ou de médicaments destinés à prévenir la formation de caillots sanguins (acénocoumarol (Sintrom), clopidogrel (Plavix), rivaroxaban (Xarelto), apixaban (Eliquis) ou dabigatran (Pradaxa))
  • les anomalies de la coagulation (hémophilie, etc.)

Traitements
Pour stopper un saignement de nez, procéder ainsi :

  • s’asseoir et pencher légèrement la tête vers l’avant, en respirant par la bouche
  • pincer le nez, juste en dessous de sa partie dure et osseuse pendant 10 minutes

Si, après 10 minutes, le saignement est toujours présent, poursuivre la compression pendant 10 minutes supplémentaires. Cette situation n’est pas inhabituelle et n’est pas forcément un signe de gravité.

Parfois, le saignement de nez nécessite l’intervention d’un médecin. Celui-ci pourra trouver la source et ensuite poser une mèche, tamponner la région qui saigne, cautériser les vaisseaux de la muqueuse nasale (par électrocoagulation ou application de bâtonnets de nitrate d’argent), réduire une éventuelle fracture du nez, prescrire un médicament pour faire baisser la tension artérielle, un antibiotique ou encore diminuer les doses du médicament destiné à prévenir la formation de caillots sanguins.

Evolution et complications
Si les saignements de nez sont répétés et importants (par exemple, écoulement de sang par les deux narines à la fois et en arrière, dans la gorge), la perte sanguine peut être responsable d’une anémie ou provoquer les symptômes suivants :

  • sueurs froides
  • pâleur, fatigue
  • sensation de faiblesse ou de soif
  • agitation ou somnolence

Prévention
Lorsque qu’un saignement vient de s’arrêter, éviter les gestes qui risquent de le faire recommencer, comme par exemple : se pencher vers l’avant, se gratter le nez ou se moucher. Il faut également ne pas faire de mouvements susceptibles d’augmenter la pression abdominale (presser, pousser pour aller à selle, ou porter des charges lourdes).

De manière plus générale, la prévention des saignements de nez consiste essentiellement à éviter les situations et les gestes qui les favorisent :

  • éviter les longues expositions à un air trop froid et/ou trop sec
  • lutter contre la sécheresse de l’air ambiant (utiliser un humidificateur)
  • ne pas se gratter l’intérieur du nez (couper les ongles des enfants)
  • ne pas se moucher trop violemment mais se moucher délicatement, d’un côté à la fois
  • ouvrir la bouche lorsqu’on éternue
  • se rincer le nez avec une solution d’eau salée physiologique
  • appliquer une pommade hydratante pour le nez
  • limiter l’utilisation des gouttes et sprays contenant un décongestionnant nasal

Quand contacter le médecin ?

  • Si le sang coule par les deux narines à la fois mais aussi en arrière, dans la gorge, provoque une sensation d’étouffement ou fait tousser
  • Si le saignement reste important malgré une compression correcte (et sans interruption) du nez pendant deux fois 10 minutes.
  • Si le saignement est survenu après une chute ou un accident.
  • En cas de saignement important, signalé par les sensations suivantes : tête qui tourne en se levant, sueurs froides, soif, faiblesse, agitation ou somnolence.

En présence d’un ou de plusieurs de ces éléments, le médecin décidera d’effectuer un bilan plus complet et proposera si nécessaire des mesures de traitement ou une consultation auprès d’un spécialiste.

A lire aussi : L’angine, ou mal de gorge

Informations utiles au médecin
Pour préciser le diagnostic, le médecin s’intéressera en particulier :

  • aux facteurs qui ont déclenché les saignements de nez (mouchage, grattage, éternuements, notion de traumatisme ou d’accident)
  • à l’importance, à la durée et à la fréquence des saignements de nez : sont-ils nouveaux, répétitifs, durent-ils plus longtemps ou surviennent-ils plus souvent qu’auparavant ?
  • à l’efficacité de la compression continue des narines entre le pouce et l’index
  • à la présence éventuelle d’hémorragies cutanées (ecchymoses, hématomes ou pétéchies) ou au niveau des gencives
  • aux médicaments habituellement pris (notamment acide acétylsalicylique (Aspirine) ou médicaments destinés à prévenir la formation de caillots sanguins (acénocoumarol (Sintrom), clopidogrel (Plavix), rivaroxaban (Xarelto), apixaban (Eliquis), edoxaban (Lixiana) ou dabigatran (Pradaxa)), y compris ceux obtenus sans ordonnance, notamment les préparations à base de ginkgo, qui semblent être associés a une fréquence augmentée de saignements.

Examens
En fonction des informations fournies et des résultats de l’examen physique (qui comprend en général la mesure de la pression artérielle), le médecin pourra par exemple demander un ou plusieurs des examens complémentaires suivants :

  • analyse de sang : notamment détermination du nombre de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes sanguines, mesure des facteurs de la coagulation
  • examen nasal (endoscopie nasale)
  • examens d’imagerie, le plus souvent CT-scan ou IRM

Références
Informations pour le public

Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention

Related posts