Depuis quelques années, en réaction à une médicalisation de l’accouchement jugée parfois poussive, de plus en plus de futures mamans souhaitent un accouchement naturel afin d’offrir à leur enfant ce qu’elles considèrent comme de meilleures conditions de naissance.
Qu’est-ce que l’accouchement naturel ?
L’accouchement naturel est un accouchement respectant le processus physiologique du travail et de la naissance, avec une intervention médicale réduite à son strict minimum. Rupture artificielle de la poche des eaux, perfusion d’ocytocine, analgésie péridurale, sondage vésical ou surveillance continue par monitoring : ces différents gestes pratiqués aujourd’hui de façon quasi systématique sont, dans le cadre d’un accouchement naturel, évités.
Un accouchement naturel n’est possible que si la grossesse est considérée comme « normale » soit, selon l’OMS, « une grossesse dont le déclenchement est spontané, le risque est faible dès le début et tout au long du travail et de l’accouchement. L’enfant naît spontanément en position céphalique du sommet entre la 37ème et 42ème semaine de gestation. Après la naissance, la mère et le nouveau-né se portent bien. »
Pourquoi y avoir recours ?
Partant du principe que la grossesse et l’accouchement ne sont pas une maladie mais un processus naturel, un « heureux événement » qui plus est comme le veut la formule, certains parents estiment que l’intervention médicale doit être limitée à son stricte minimum. A cet égard, l’OMS rappelle d’ailleurs » qu’un accouchement normal, à condition qu’il soit à faible risque, nécessite seulement l’observation attentive d’une accoucheuse ou d’un accoucheur qualifié capable de déceler les signes précoces de complications. Il ne requiert aucune intervention, seulement des encouragements, un soutien et un peu de tendresse. «
Face à cette « hyper-médicalisation de l’accouchement », certaines femmes souhaitent se réapproprier la naissance de leur enfant et lui offrir une naissance respectée. Cette volonté s’inscrit dans le mouvement de parentalité respectueuse qui a émergé il y a une dizaine d’années. Pour ces mamans, l’accouchement naturel est le seul moyen d’être « actrice » de leur accouchement. Elles font confiance à leur corps et en sa capacité à gérer cet événement naturel qu’est la naissance.
Cette volonté de réappropriation de l’accouchement est en outre appuyée par certaines recherches, dont celles de Michel Odent, qui tendent à établir une corrélation entre l’environnement de la naissance et la santé physique, psychique et affective de l’être humain en devenir.
Où accoucher pour un accoucher naturellement ?
Le projet d’accouchement naturel commence par le choix du lieu d’accouchement, les plus propices à ce type d’accouchement étant :
- Les pôles physiologiques ou « salles nature » de certaines maternités, lieux représentant « une alternative entre l’accouchement médicalisé à l’hôpital et l’accouchement à domicile », explique une sage-femme;
- la maison dans le cadre d’un accouchement assisté à domicile (AAD);
- un plateau technique ouvert à des sages-femmes libérales pratiquant l’accompagnement global.
Techniques et méthodes
Dans le cadre d’un accouchement naturel, certaines pratiques doivent être privilégiées afin de favoriser le processus physiologique de l’accouchement et aider la future maman à gérer la douleur :
- la mobilité et le choix de la posture durant le travail et l’expulsion : « de plus en plus d’études ont montré que la mobilité et la liberté posturale étaient favorables à la mécanique de l’accouchement ». Certaines positions auraient également un effet antalgique, permettant aux mamans de mieux gérer la douleur. Différents objets peuvent être utilisés pour adopter ces positions : lit d’accouchement électrique, ballon, galette, banc de naissance, lianes de suspensions montées sur rails ou sur un dispositif composé d’une chaise trouée (dit multritrack ou combitrack) ;
- le recours à l’eau, pour ses vertus antalgiques notamment, dans une baignoire de dilatation ;
- des moyens thérapeutiques naturels comme l’homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose ;
- le soutien moral, avec la présence d’une sage-femme durant toute la durée du travail.
Références
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS), Les soins liés à un accouchement naturel : guide pratique, 1997 (en ligne) l‘OMS
NADEL Doris, Quelle naissance aujourd’hui pour quelle société demain ? Parcours d’une sage-femme engagée, Ed. Yves Michel, Gap, 2015, 267 p
Thévenet Simone, L’accouchement en pôle physiologique, une alternative à la médicalisation de la naissance, Vocation sage-femme, Vol 2007 – N° 0051, p. 11-17
DE GASQUET Bernadette, Accouchement, la méthode de Gasquet, Marabout, Paris, 2012, 160 p
Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention