« Mon enfant fait des allergies respiratoires, peut-il faire du sport ? » Il y a vingt ans, la réponse aurait été non. Aujourd’hui, c’est OUI. Quasi sans restriction, mais avec des précautions.
Comme le rappelle le Dr Bertrand Delaisi, pneumologue-allergologue, « l’activité sportive est bénéfique pour chaque enfant, même allergique. Tant pour son développement global que ventilatoire ou encore son équilibre psychologique ». Cependant, 67% des enfants allergiques ressentent, au cours de leur séance de sport, une gêne respiratoire, que deux mécanismes expliquent. « Le premier est que, en cas de rhinite allergique, les voies aériennes supérieures sont obstruées. Le second, et le plus important, est celui de l’asthme associé à la maladie allergique. Chez l’asthmatique, l’hyperventilation du fait de l’effort peut induire un spasme des bronches limitant la capacité ventilatoire. »
Traitement préventif et activité physique adaptée
N’en induisez pas qu’il faut décourager l’enfant ou le laisser abandonner. « Il faut d’abord le traiter par des moyens appropriés mais aussi le rassurer. » Le sport favorise la confiance en soi. C’est un terrain idéal pour découvrir ses capacités, dépasser ses peurs et donc progresser. D’où l’importance d’aller au-delà des gênes ressenties et pour lesquelles il y a des solutions. « Nous, médecins, disposons de toutes les solutions préventives et de tout l’arsenal thérapeutique pour nous adapter au profil de chaque enfant et lui permettre de s’adonner à l’activité sportive qu’il aime. »
Une meilleure ventilation = une meilleure santé
Pratiquer régulièrement une activité physique contribue à une bonne santé. Un principe valable à tout âge, pour tous, et de la tête aux pieds. Le poumon, par exemple, est un organe paresseux. Moins nous lui en demandons, moins il en fait. Au repos, nous respirons 6 litres d’air par minute ; en pleine action, nous montons à 45. En compétition, un cycliste « pro » va jusqu’à 200 litres ! Même sans prétendre l’égaler, l’activité physique est un moyen simple d’augmenter la circulation de l’air dans les poumons, de drainer les sécrétions bronchiques et sinusiennes, ou de lutter contre l’obstruction nasale. Et par son effet vasodilatateur post-entraînement, elle diminue le nombre ou l’intensité des crises chez l’asthmatique, et la consommation de bronchodilatateurs.
Allergie et sport : à l’enfant de choisir (le sport)
« Le meilleur sport pour un enfant c’est celui qu’il aime et qu’il a envie de pratiquer ! Il existe très peu de restrictions », insiste le Dr Delaisi. Tout dépend de ses capacités physiques et de son tempérament. Pratiqués à intensité moyenne, à allure régulière, quasi tous les sports sont permis car ils aident à conditionner le système respiratoire. Ceux entraînant une hyperventilation prolongée (athlétisme, football, rugby…) nécessitent certaines précautions. Ils « augmentent le risque de symptômes d’asthme ou d’allergie, mais font beaucoup travailler les capacités respiratoires, ce qui est intéressant ». Une décision au cas par cas.
Réputée induire moins de bronchospasme et retarder l’essoufflement à l’effort, la natation est largement pratiquée par les allergiques. « La piscine est un milieu comportant peu d’allergènes et l’air ambiant humide est moins “asthmogène”, car il évite le refroidissement de la muqueuse bronchique. »
Une activité physique adaptée, c’est un risque maîtrisé
Car les conditions environnementales ou atmosphériques sont aussi à prendre en compte. Le bon sens impose d’éviter la course à pied, en ville, aux heures de pointe ou lors d’un pic de pollution. Tout comme une randonnée dans les champs en pleine période de pollens… Et pratiquer une activité dans une ambiance sèche ou froide peut déclencher une crise d’asthme. Comme les moisissures et les acariens se cachant dans les tatamis des salles de sport (judo, karaté, gymnastique…). Et la prudence est de mise pour les activités incluant un contact avec un animal, comme l’équitation.
L’appli AllergiK
Pratique et intuitive cette application est dédiée aux allergiques. Elle est gratuite et disponible sur App Store et Google Play. Grâce à cette application, vous pourrez reconnaitre facilement les principaux allergènes responsables des allergies croisées.
Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention