La santé n’est ni une priorité pour les populations, ni une priorité pour l’état du Sénégal. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour de meilleurs résultats sanitaires, il faut améliorer les systèmes de santé. La mondialisation met en péril la cohésion sociale de nombreux pays, et il est manifeste que les systèmes de santé ne fonctionnent pas aussi bien qu’ils le pourraient et qu’ils le devraient. Rares sont ceux qui contesteront le fait que les systèmes de santé doivent mieux répondre et plus rapidement aux besoins des populations et aux défis engendrés par un monde en mutation.
La CITOYENNETÉ SANITAIRE
Les sénégalais sont plutôt intéressés par l’ostentatoire ,des portables dernier cri, des voitures 8×8 en plein centre-ville ( il faut être plus haut que ses ennemis, semble-t-il), de grosses maisons avec des finitions à l’américaine (destinées à se protéger du grand froid ) même dans les avis de décès il faut mentionner que le parent est bien décédé en France, ou dans une grande clinique de la place pour juste montrer qu’on s’est bien occupé de lui. On met de l’argent à côté pour nous marier, baptiser … mais jamais pour se soigner, alors que la santé est le premier capital d’un être humain, la première ligne de souveraineté. La maladie ne prévient pas. Au Sénégal moins de 5% de la population dispose d’une » assurance maladie » (fonctionnaires inclus).
Dans notre pays il est plus facile d’organiser un concert que de se soigner correctement. Notre grand théâtre n’a rien à envier aux grandes salles des pays développés. Bonaparte disait : »On ne gouverne les peuples que par leurs vices« .
LA GOUVERNANCE SANITAIRE
La santé n’est pas une priorité pour nos gouvernants. Le grand problème est qu’on n’a jamais eu de politique sanitaire, mais plutôt une politique de soins. Toutes nos politiques ont été articulé sur la lutte contre les maladies au détriment d’un système sanitaire cohérent et efficient. On a tout le temps et jusqu’à présent confondu la santé, la médecine et la maladie.
- La santé : c’est l’homme(génétiquement) et son environnement.
- La médecine : la science qui étudie l’homme et ses problème sanitaires.
- La maladie : l’atteinte physique, psychologique de l’homme par une pathologie ou l’impact négatif de son environnement.
Au Sénégal on a un ministère de la maladie publique (visiter le site web du ministère, on a que des programmes de lutte contre les maladies) un système qui subit, réactionnaire, non planifié. Ils sont dans l’économie de la santé et non dans la santé de l’économie. Croire que les évacuations sanitaires sont plus rentables et plus efficientes que construire et équiper des hôpitaux, bien former ses médecins et paramédicaux, c’est mettre en péril la vie des sénégalais parce que créant une insécurité sanitaire sans précédent.
- Une insécurité géographique : vivre en dehors de Dakar constitue un danger.
- Une insécurité temporelle : tomber malade dans ce pays le week-end, entre 18h et 08h, surtout pour certaines pathologies est presque mortel.
- Une insécurité financière : les pauvres ont une espérance de vie, une qualité de prise en charge médicale moindre.
A lire aussi : « au sénégal, un adulte sur 3 est hypertendu…»
LA DÉMOCRATIE SANITAIRE
Les évacuations sanitaires ne sont pas une solution, elles sont coûteuses, irréfléchies et dangereuses. Évacuer c’est se renier, nier ses compétences, se mettre en danger et remettre en cause sa souveraineté et sa dignité.
Notre faculté de médecine à fêter ses 100 ans. Pendant 101 ans l’école de médecine de Dakar forme des médecins du Sénégal et de l’Afrique francophone et du Maghreb. Le jour où on aura des dirigeants conscients et responsables qui auront une politique d’équipements, de formation en médecine à haute valeur ajoutée de planification la tendance peut être inversée et on pourra garantir une médecine de qualité et confortable pour les sénégalais et ça sera un investissement sûr pour l’économie par le biais du tourisme médical.
Dr Serigne Falilou Samb – Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention
Partager, imprimer ou apprécier cet article
