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Movember: un test urinaire pour dépister le cancer de la prostate

Le mois de novembre, appelé aussi Movember, est l’occasion de lever les tabous au sujet de la santé masculine et de parler librement des cancers typiquement masculins, comme le cancer de la prostate ou des testicules. C’est également le moment opportun pour parler d’une nouvelle technique non-invasive, découverte par des chercheurs chinois, pour identifier les hommes à risques.

Qu’est-ce que le cancer de la prostate?
Le cancer de la prostate prend naissance dans les cellules de la prostate. La tumeur cancéreuse (maligne) est constituée de cellules cancéreuses qui peuvent envahir et détruire le tissu voisin. Elle peut aussi se propager (métastases) à d’autres parties du corps.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu chez les hommes. Il affecte davantage les hommes âgés. La prostate fait partie des appareils reproducteur et urinaire masculins. Elle produit une certaine quantité du liquide qui forme le sperme. Elle est située sous la vessie et devant le rectum. L’urètre (tube qui fait circuler l’urine et le sperme jusqu’à l’extérieur du corps par le pénis) traverse la prostate.
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La prostate a habituellement la taille d’une noix de Grenoble chez les jeunes hommes, mais elle peut changer avec le vieillissement et grossir chez les hommes âgés.

Le cancer de la prostate a l’habitude de se développer lentement et on peut souvent l’enlever complètement ou le gérer efficacement s’il est diagnostiqué avant de s’être propagé hors de la prostate. Il est fréquent que les hommes âgés atteints d’un cancer de la prostate décèdent d’autres causes. L’adénocarcinome est le type de cancer de la prostate le plus courant. Il représente 95 % de tous les cancers de la prostate.

Éviter des examens invasifs
Il existe deux méthodes pour dépister le cancer de la prostate : le toucher rectal et le dosage du PSA, qui mesure les taux de concentration dans le sang de l’antigène (substance pouvant engendrer des anticorps) spécifique de la prostate. Cette dernière est une prise de sang qui permet de découvrir à quel taux est présente la protéine spécifique produite par la prostate. En effet, elle est naturellement présente dans le sang, mais à des taux supérieurs à 4ng/mL, il y a suspicion. Si les taux dépassent les 10ng/mL, la maladie est suspectée. Il devient alors nécessaire de réaliser une biopsie afin de confirmer le diagnostic. La biopsie est une technique invasive qui consiste à prélever un échantillon de tissu afin de l’analyser en laboratoire. Or, selon les chercheurs chinois, plus de la moitié des hommes, soit 3 sur 4, découvrent finalement qu’ils n’ont pas de cancers de la prostate. Ainsi, « les patients subissent le risque d’avoir des complications du fait de la nature invasive de la biopsie. » C’est pourquoi, grâce à leur étude scientifique, des chercheurs de l’Université d’Hong Kong sont parvenus à mettre au point une technique qui n’est pas invasive pour détecter la présence de spermine dans les urines.

Comment fonctionne ce test d’urine ?
Pour réaliser leur étude, les scientifiques ont recruté 905 hommes qui devaient subir une biopsie suite à un examen rectal ou une prise de sang anormal. L’étude a duré 4 ans, elle a débuté en 2015 pour se terminer en 2019. C’est alors que les experts ont récolté des échantillons d’urine avant la biopsie pour analyser les taux de spermine. En amont, ils avaient constaté que les hommes atteints du cancer de la prostate présentaient des taux plutôt faibles de spermine dans leurs urines. Pour rappel, la spermine est un composé organique qui est naturellement présent dans le sperme. Ils en ont conclu que si les niveaux de spermine (taux de spermine combiné avec d’autres indicateurs) dépassent 6,2, il était nécessaire de recommander aux patients de faire une biopsie, car ils sont identifiés comme personnes à risque de développer un cancer de la prostate. Par ailleurs, l’étude démontre que l’examen de biopsie aurait pu être évité pour 37 % des volontaires.

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Selon les scientifiques, cette méthode est fiable, mais semble être plutôt, à ce stade, une alternative aux autres examens médicaux. La technique n’est pas encore démocratisée et il reste nécessaire de faire appel à d’autres indicateurs cliniques. Toutefois, si elle est développée, elle pourrait permettre d’agir en prévention, car d’après l’Institut National du Cancer, le cancer de la prostate représente plus de 25 % des cancers masculins et touche 50 400 nouvelles personnes chaque année.
Source Céline Desrumaux,
Références: Institut national du cancer – Nature.com

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