Santé-Sénégal.com – Les jeunes devraient avoir accès à ’’une éducation complète à la sexualité dans toutes les écoles dès le primaire’’ et en dehors de l’école s’agissant des adolescents et jeunes non scolarisés ou déscolarisés, a plaidé, mercredi, à Dakar, le directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), Mr Mabingué Ngom.
« Pour faire face à ces défis et pour lever les barrières à l’inclusion des jeunes dans les politiques de santé de la reproduction les concernant, il faut permettre aux jeunes d’avoir accès à une éducation complète à la sexualité dans toutes les écoles dès le primaire et également en dehors de l’école pour la grande cohorte d’adolescents et jeunes non scolarisés ou déscolarisés », a-t-il soutenu.
Le directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population introduisait un panel sur « les façons de briser les barrières qui limitent la participation des jeunes à l’élaboration des politiques, lois et actions qui les concernent directement’’.
Cette initiative se tenait au premier jour de la 7ème rencontre annuelle du Partenariat de Ouagadougou, qui se poursuivra jusqu’au 14 décembre, à Dakar.
Dans cette perspective, il s’agit également selon lui de « former le personnel de santé à accueillir et prendre en charge de façon conviviale, anonyme et avec professionnalisme les adolescents et jeunes en tenant compte de leurs besoins spécifiques d’une part et d’autre part de s’assurer des dispositions législatives réellement effectives et connues pour permettre la prescription et l’utilisation des contraceptifs pour les adolescents et jeunes, de même pour le dépistage du VIH/SIDA« .
A en croire le directeur régional du FNUAP, cela suppose « investir dans des solutions innovantes afin de leur fournir des services de santé adéquats et de qualité, adaptés à leurs besoins en respectant les principes fondamentaux en matière de droits et d’équité« .
A terme, l’objectif poursuivi est de « garantir la réalisation du droit de ces jeunes à participer à la vie politique, économique et sociale de leur communauté et de leur pays, et à faire librement des choix éclairés concernant leur sexualité et leur santé en matière de reproduction, sans discrimination, violence ou coercition« .
Le ministère de l’Education nationale, réagissant à un rapport de l’ONG Human Rights Watch rendu public en octobre dernier et portant sur « l’exploitation sexuelle, le harcèlement et les abus dans les écoles secondaires du Sénégal’’, avait accusé cette organisation d’avoir produit cette étude dans le seul but de forcer l’Etat du Sénégal à introduire « l’éducation à la sexualité dans ses curricula ».
Dans un communiqué signé de son porte-parole, le ministère de l’Education a tenu à souligner qu’il appartient au Sénégal « de définir, souverainement, le contenu des enseignements dispensés à ses apprenants, conformément à ses orientations en matière d’éducation et de formation« .
De son côté, Dame Mbodj, coordonnateur national de la Fédération des enseignants du Sénégal (FEDER), a dénoncé ce rapport, qui veut « créer la polémique au Sénégal« , a-t-il souligne dans des propos relayés par plusieurs médias.
« Une fois leur objectif atteint, ils pourront facilement faire passer leur projet » consistant à introduire l’éducation sexuelle dans les établissements, les écoles primaires. « Ils veulent instaurer ce qui existe dans leur pays au Sénégal, ils ne savent pas par quel moyen passer, raison pour laquelle, ils cherchent un prétexte« , a poursuivi M. Mbodj.
De l’avis du directeur régional du FNUAP, les jeunes peuvent constituer « un énorme potentiel, si les investissements nécessaires sont réalisés en leur faveur, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la gouvernance, en leur donnant une formation appropriée et en mettant en place des réformes qui favorisent la création d’emplois décents et leur permettent d’y accéder plus facilement« .
Il rappelle que l’objectif 5 des Objectifs de développement durables « reconnaît le besoin d’éliminer les pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants« .
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« Les filles d’Afrique de l’Ouest et du Centre connaissent le risque le plus élevé d’être mariées pendant leur enfance’’, a-t-il souligné, ajoutant que dans ces régions, « environ 4 jeunes femmes sur 10 ont été mariées avant l’âge de 18 ans, et parmi toutes les filles mariées, 1 sur 3 a été mariée avant l’âge de 15 ans« .
source APS – Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention