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Comment préserver la sécurité des établissements de santé ?

La planification et la préparation sont nécessaires pour protéger les établissements de santé et veiller à ce qu’ils soient en mesure de dispenser les soins pendant et après les situations d’urgence.

Un établissement de santé sûr protège les patients, les visiteurs et le personnel du danger. Il continue de fonctionner et d’assurer les services essentiels quand il est le plus indispensable. Il dispose aussi d’un plan d’intervention d’urgence et d’un personnel entraîné pour continuer à dispenser normalement les soins et faire face efficacement à la demande supplémentaire résultant de la situation d’urgence.

Le rapport coût/efficacité est étonnamment bon lorsqu’on construit des hôpitaux sûrs en cas de catastrophes ou qu’on sécurise ceux qui existent déjà. Pour de nombreux établissements de santé, l’intégration de normes antisismiques ou de protections contre les événements climatiques extrêmes dans la conception du bâtiment dès le départ n’ajoute pas plus de 4 % aux coûts de la construction.

Sécurité hopital-sante-senegalLa rénovation des installations est un moyen efficace de sécuriser les hôpitaux existants et de sauver des vies. En utilisant un outil pour évaluer la sécurité d’un hôpital, les autorités sanitaires peuvent déterminer les priorités de rénovation et adapter a posteriori les établissements. Un hôpital costaricain modifié après sa construction, mais avant le séisme de 1990, a résisté en excellente condition à des secousses de 5,8 degrés et les économies ainsi réalisées ont de loin dépassé les coûts des travaux.

Les éléments non structurels représentent la plus grande partie de la valeur d’un hôpital : équipements mécaniques, électriques, communications, rayonnages et chauffage de l’eau. Ce sont les dégâts à ces éléments qui empêchent le plus souvent un établissement de fonctionner. Leur rénovation, dans un bâtiment structurellement solide par ailleurs, revient à environ 1 % du budget de l’hôpital, mais protège jusqu’à 90 % de sa valeur.

Voici trois mesures pour assurer la sécurité des hôpitaux.

1.Emplacement, conception et construction des nouveaux établissements de santé
Problème
L’emplacement d’un établissement de santé peut le condamner dès le départ. Dans les zones côtières à haut risque, les cyclones ou les ouragans, en plus de produire des vents violents, peuvent provoquer une élévation du niveau de la mer poussant d’énormes quantités d’eau vers tout ce qu’elles rencontrent avec leur cortège d’inondations et de destructions, parfois complètes de certains bâtiments. La construction d’hôpitaux dans des zones de forte activité sismique ou volcanique implique des risques élevés, comme l’attestent la Chine, l’Iran, le Japon, le Mexique, le Pakistan et d’autres pays sujets à ce type de catastrophes. Il faudrait également éviter de placer des établissements de santé près d’usines susceptibles de provoquer des pollutions.
Les dégâts structurels empêchent de nombreux établissements de dispenser les soins pendant les crises. Les tremblements de terre et les inondations peuvent endommager la structure et les éléments non structurels d’un hôpital, tandis que les ouragans peuvent arracher les toitures. Un établissement dégradé fait courir des risques sanitaires aux patients comme au personnel et il ne peut pas rester ouvert.

Solution
Emplacement
Le choix minutieux de leur emplacement permet aux établissements de santé de rester opérationnels pendant les situations d’urgence. Voici les aspects à prendre en considération :

Conception et construction
On peut aider les établissements à résister aux dangers et à fonctionner en situation d’urgence en appliquant les techniques suivantes :

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2. Evaluation de la sécurité des établissements existants
Problème
De nombreux établissements de santé n’ont pas été construits en ayant à l’esprit leur sécurité et leur résistance. Ils sont dangereux pour ceux qui se trouvent à l’intérieur et pourraient devenir défaillants dans une situation d’urgence. Trop souvent, les évaluations de la structure et de la préparation aux situations d’urgence soit ne sont pas faites, soit le sont au coup par coup et de manière inadaptée. Quand on ne connaît pas les vulnérabilités d’un hôpital, le personnel comme les patients se retrouvent invariablement exposés à un risque, la probabilité étant alors plus forte que l’établissement soit incapable de faire face à une situation d’urgence.

Solution

3. Rénovation des établissements existants
Problème
Si on évalue qu’un établissement de santé est dangereux, qu’il constitue une menace pour la santé ou qu’il est susceptible de ne pas fonctionner en situation d’urgence, on envisagera une rénovation pour améliorer sa résistance. On a cité dans le passé la difficulté de tels projets et les coûts qu’ils impliquent dans les obstacles s’opposant à ce type de rénovations.

Solution
Le coût des rénovations structurelles, consolidations, renforcements ou autres interventions d’ingénierie, peut varier beaucoup en fonction de la situation, mais il peut s’avérer un investissement nécessaire pour la sécurité de l’établissement et celle du système de soins en situation d’urgence. En revanche, les rénovations des éléments non structurels pour un coût modique, pas plus de 1 % de la valeur d’un hôpital, peuvent protéger jusqu’à 90 % des biens de l’établissement, comme les équipements ou les médicaments. Des mesures engendrant peu de frais peuvent aussi améliorer la sécurité d’un hôpital et sa capacité à rester opérationnel en situation d’urgence. Au Népal, une étude a observé qu’une dépense de US$ 150 000 pour des mesures d’atténuation des effets sur les éléments non structurels dans neuf hôpitaux –sécurité des équipements et des médicaments – les rendait plus aptes à rester opérationnels en cas de séisme modéré. Selon les observations avant les améliorations, 20 % des hôpitaux pouvaient fonctionner partiellement après un séisme et 80 % devenaient inopérants. Avec les mesures d’atténuation prises, 20 % des hôpitaux continueront à être pleinement opérationnels et 80 % resteront au moins partiellement opérationnels.
Les centres de santé rénovés aux Iles Caïmans sont restés pratiquement intacts pendant le passage de l’ouragan Ivan en 2004, de même que cinq hôpitaux costaricains rénovés avant le séisme de 1990. Les économies réalisées avec cette prévention ont dépassé largement le coût des rénovations.

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Chacun a un rôle à jouer

Nous pouvons tous contribuer à améliorer les soins de santé en situation d’urgence. Tous les membres de la communauté doivent apporter leur appui pour rendre les hôpitaux plus sûrs. Les partenariats entre différents secteurs (y compris les services d’urgence) sont indispensables pour garantir que les établissements de santé reçoivent une attention prioritaire quand survient une situation d’urgence, par exemple en préservant l’approvisionnement en eau ou en sécurisant l’accès aux hôpitaux et aux autres centres de santé.

Des organismes professionnels encouragent les innovations et les projets qui rendent les établissements plus sûrs et plus fonctionnels dans les situations d’urgence. Mais on peut faire davantage. Il faut prendre d’urgence des mesures pour empêcher des décès et des souffrances qui auraient pu être évités quand les hôpitaux sont défaillants pendant les situations d’urgence.
Voici ce que vous pouvez faire pour commencer à assurer la sécurité des hôpitaux dans ces moments-là.

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