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Comment le Sénégal pilote la lutte contre le sida ?

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Aux yeux du monde entier et de l’Afrique en particulier, le Sénégal a été toujours considéré comme l’un des acteurs de premier plan dans la lutte contre le VIH/sida. Ce constat est d’autant plus véridique pour le Sénégal que les organisations mondiales associées à la lutte contre la maladie y ont décelé la plus faible prévalence jamais enregistrée dans le monde ainsi que des efforts de prévention concertés depuis les premiers dépistages dans les années 1980. En effet, depuis une vingtaine d’années, le taux d’infection du VIH est resté en moyenne inférieur à 1% de la population sénégalaise.

La genèse de la lutte sénégalaise
En 1985, deux médecins sénégalais sont allés voir le président du pays, Abdou Diouf. Le VIH/sida n’a été découvert encore que quelques années plus tôt, et les deux professionnels de santé venaient de découvrir un taux alarmant de 12% d’infection chez les travailleurs du sexe, dans un pays où la prostitution est légale et très réglementée. Il s’agissait du Professeur Souleymane MBOUP, qui deviendra plus tard mondialement connu pour ses recherches sur la souche VIH-2 du sida, très courante en Afrique, et du Dr Ibra Ndoye, le professionnel qui dirigera le Conseil national de lutte contre le Sida et se vouera entièrement à la lutte contre la maladie.

Le médecin Ndoye a affirmé avoir présenté la conclusion de leur étude au président Diouf qui a répondu : « c’est vous les experts, nous avons confiance en vous et nous sommes derrière vous. Dites-nous ce que nous devons faire et nous le ferons. » Cette entrevue a alors marqué le commencement de ce qui deviendra l’une des campagnes de prévention du VIH les plus couronnées de succès au monde.

Dès 1986, le Sénégal crée son Conseil national de lutte contre le sida, devenant ainsi le premier pays africain à mettre en place un organisme national pour coordonner les efforts pour l’éradication de l’épidémie. Le premier programme instauré consistait à sécuriser l’approvisionnement en sang des hôpitaux du pays en mettant en œuvre un dépistage systématique des dons de sang et en formant les professionnels de santé sur la prise en charge de la maladie. Très tôt, les agents gouvernementaux ont reconnu l’importance de l’accès à un médicament antirétroviral. C’est pourquoi l’État s’est efforcé de négocier de fortes réductions de prix avec les firmes pharmaceutiques multinationales et ainsi de promouvoir le recours aux médicaments antirétroviraux auprès des sujets infectés. C’est ainsi que depuis 1997, le taux de prévalence du VIH/sida au Sénégal a été toujours inférieur à 1%, alors même que les taux d’infection dans d’autres pays africains avoisinent aujourd’hui les 20%.

En vérité, les Sénégalais ont rapidement compris, bien avant les autres Africains, que le VIH est un virus très complexe, voire terrible. Ils ont réalisé qu’un vaccin aurait mis des années à être mis au point, c’est pourquoi ils se sont concentrés sur la prévention dès la genèse de l’épidémie. Outre le soutien inconditionnel du gouvernement, les professionnels de santé sénégalais ont également bénéficié de l’intervention de la société civile et de la communauté religieuse. Le Sénégal étant un pays majoritairement musulman, il était essentiel d’impliquer les chefs religieux pour qu’ils ne luttent pas contre l’utilisation des préservatifs.

D’autres pays africains ont suivi le modèle sénégalais
Un des pays les moins développés au monde, le Sénégal a montré l’exemple de la lutte contre le VIH/sida. Les raisons en sont nombreuses :

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Mais le Sénégal n’est pas le seul pays dont les efforts de lutte contre le sida ont rayonné à travers le monde. L’Ouganda a été également reconnu comme l’un des précurseurs africains dans cette lutte. Seulement, l’ONUSIDA avertit qu’il semble que les jeunes ougandais connaissent moins le sida que leurs aïeux des années 90. D’autres pays africains ont aussi rejoint l’Ouganda et le Sénégal dans cette lutte contre le VIH. Le Botswana, l’Éthiopie, la Tanzanie et la Zambie ont mis en place la prise en charge gratuite des patients souffrant du sida afin de faciliter l’accès de la population rurale aux services de santé. Comme au Sénégal et en Ouganda, cette prise en charge est financée à l’aide des ressources gouvernementales et des contributions de bailleurs de fonds.
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