Le taux de prématurés chez les nouveau-nés au niveau de la région de Diourbel est l’un des plus élevé du pays. Il se situe entre 19 et 20%. La responsable de la Santé de Reproduction de Diourbel, Mme Fatoumata Diouf Bèye, l’a dit en marge des forums sur les violences basses sur le genre organise par l’USAID-Neema en partenariat avec les autorités sanitaires de la région de Diourbel du 5 au 6 décembre.
Le taux de prématurés des nouveau-nés au niveau de la région de Diourbel est estimé à environs 19 à 20%. Pour la responsable de la Santé de la Reproduction de Diourbel, Mme Fatoumata Diouf Bèye, cela est dû aux activités spécifiques de la région, marquées par des «thiants» et des «magals» (cérémonie religieuses). Pendant ces événements religieux, les femmes sont très actives par rapport à la réception des pèlerins. Elles font de durs travaux, la corvée de bois. En plus, ces femmes exercent des activités économiques. Cela demande de la force, l’utilisation de charrettes qui sont souvent à l’origine d’un accouchement prématuré, a-t-elle expliqué. Ces violences basées sur le genre sont une atteinte au droit à la santé.
Au cours du forum organisé à l’hôtel de ville de Diourbel, le médecin-chef du district sanitaire (de Diourbel), Dr Sidy Amar a déclaré: «il y a des disparités au niveau des régions. Les régions qui ont le plus faible taux sont les régions de Saint-Louis et de Louga. Au niveau national, la moyenne est de 50%. Mais, la région de Dakar est au-dessus de la moyenne nationale, avec 52%. Les déterminants sont multiples et variés. La région est marquée par des pratiques traditionnelles. Au niveau de la région, il y a souvent des familles qui sont polygames. Parfois, il y a un conflit d’intérêt au niveau des co-épouses. Ce qui pousse les maris à violenter des épouses. Et en plus, la région est réputée être un terroir d’émigrés, le fait de laisser ta femme au Sénégal pendant 5 ans est une forme de violence. Il faut avoir un système de communication pour que ces genres de violence puissent être remontés au sommet», a-t-il martelé.
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En ce qui concerne le forum tenu au Centre de formation professionnelle de Diourbel, le chef du service régional du Développement communautaire de Diourbel, Mouhamadou Ndiaye, qui présidait la rencontre, plaide pour la mise en place d’un Comité de lutte contre les violences basées sur le genre. Pour Mme Nogoye Gueye, sociologue, le déséquilibre du pouvoir est souvent à l’origine de ces violences basées sur le genre. L’ignorance et les inégalités de races peuvent aussi être des causes. A l’en croire, c’est la société qui est malade, elle a besoin d’une cure.
Par A.NDIAYE – Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention